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les retraites en 2015:

Il y a 70 ans, c’est à dire hier, au regard du temps historique, les salariés de France, de Monaco, d’Italie et d’ailleurs conquéraient le droit à la retraite !
Cet immense progrès social, né d’une vieille utopie, en se concrétisant, marquait une mutation fondamentale dans l’histoire du salariat.
Il fut rendu possible, dans des pays dévastés par la guerre :

  • grâce au niveau de la productivité du travail, que le progrès technique a permis d’élever,
  • et grâce à un nouveau rapport de force, plus favorable au salariat, qui l’a placé en situation d’imposer, après la victoire sur le nazisme, et par les luttes sociales, une meilleure répartition des richesses créées, entre le capital et le travail.

Gardons présent à l’esprit que le droit à la retraite, le droit de percevoir un salaire alors qu’on ne travaille plus, a conditionné, pour des dizaines de millions de salariés, à l’instar de la Sécu, des congés payés, … une vie nettement meilleure.
C’est cela qui a rendu possible un immense bon en avant de civilisation, pour l’ensemble de nos sociétés.
Gardons présent à l’esprit, que ces droits arrachés au capital, les patrons ne les ont jamais avalés. Et, dès leur instauration, ils n’ont eu de cesse d’agir pour les réduire, voire les supprimer.
Aujourd’hui, dans des économies 100 fois plus riches qu’à la libération, nos droits sont attaqués avec plus de virulence que jamais.
A Monaco, la volonté de réduire nos pensions de retraite, a connu de nombreuses étapes, au cours desquelles, vous avez toujours su, avec clairvoyance et détermination, vous mobiliser pour mettre en échec les visées patronales et gouvernementales.
Ces 15 dernières années notamment, les salariés, avec leur organisation syndicale, n’ont pas hésité à descendre dans la rue avec succès, pour maintenir vivant et effectif leur plein droit à la retraite. S’ils ne l’avaient pas fait, dans les années 90/2000, les pensions que perçoivent les retraités seraient amputées de 25 %.

Cotiser plus pour toucher moins:
Comprenons bien cette réalité !
Le  gouvernement nous a communiqué le dernier avatar de sa « réforme » de la C.A.R.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il nous faut d’abord éclaircir, pour les salariés, la guerre idéologique à laquelle ils sont soumis, et qui a pour but, par le conditionnement de leur esprit, d’obtenir leur accord, leur acceptation, du serrage de ceinture auquel ils sont invités.
De quels « arguments » imparables et récurrents s’habillent la propagande patronale et gouvernementale ?

  1. Nous vivons plus vieux
  2. Le nombre de retraités augmente par rapport au nombre de salariés
  3. Il faut prendre des mesures radicales pour sauver le système de retraite.
  4. La CAR sera en faillite en 2030 parce que le régime sert trop de droits qui ne pourront être payés aux salariés
  5. Les retraités de Monaco ont 30 à 80 % de plus que leurs homologues français.
  6. La CAR est en déficit structurel

Quelle catastrophe !

Alors que :
* Si nous vivons plus vieux, c’est bien précisément grâce à la retraite qui nous permet de vivre un temps hors de l’usure du travail, et de la Sécu qui permet de se soigner, plus à tout le reste qui a créé les conditions de l’allongement de l’espérance de vie inexorable, depuis plus d’un siècle.
Et on peut d’ailleurs constater statistiquement que, partout où le social régresse, l’espérance de vie diminue.
* Le nombre de retraités rapporté aux actifs n’a aucun sens si on ne prend pas en compte l’amélioration gigantesque et continue de la productivité du travail qui permet effectivement aujourd’hui de créer en 1 heure de travail, bien plus de richesses que ne le permettait 1 heure de travail en 1960, et en tout cas suffisamment pour satisfaire les besoins des retraités plus nombreux.
* Sauver le système qui n’est pas en danger en cassant justement ce qu’il permet : des pensions suffisantes pour que les vieux vivent dignement ?
Mais si les employeurs étaient sincères et voulaient soit disant sauver le système, il leur suffirait de joindre les actes aux paroles et de revaloriser leurs cotisations dont le taux n’a pas bougé d’un pouce depuis 50 ans.
* La faillite en 2030 : seules des projections assises sur des données catastrophiques de faillite de l’économie monégasque toute entière peuvent accréditer cette thèse. Pour le reste, avec une croissance même inférieure à celle connue depuis 1947, le système est viable, ce que reconnaissaient implicitement les actuaires en 2000.
* Les retraites sont très élevées à Monaco : encore faut-il avoir une carrière suffisamment longue à Monaco. Or, d’après une étude d’octobre 2010, 50 % des retraités ont eu une carrière de moins de 15 ans à Monaco et très peu une carrière pleine (4%).
La pension moyenne annuelle était de 7206 € soit 600 €/mois
* Le déficit structurel : faux. S’il y a parfois un déséquilibre cotisations/prestations, le résultat général incluant les produits du fonds de réserve sont toujours excédentaires.

A travers ces quelques exemples non exhaustifs, on peut célébrer la maxime

« lorsqu’on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage » n’est-ce pas !
Entrons maintenant dans le vif du sujet. Et, pour bien l’appréhender, rappelons l’histoire et le fonctionnement de notre caisse de retraite.
Nous sommes en 1947. Les systèmes de retraites en vigueur fonctionnent par capitalisation.
Ces systèmes sont en faillite, détruits par les dévaluations monétaires. Ils laissent les salariés qui y avaient adhéré dans le dénuement le plu total.
Pour l’anecdote, avec les pensions de l’époque, les retraités de la SBM peuvent péniblement s’acheter un paquet de cigarettes.
C’est dans ce contexte que l’Union des Syndicats négocie avec le patronat la création d’un système de retraite par répartition.
Après accord des parties, le Gouvernement de Monaco ordonnance les bases légales de la Caisse Autonome des Retraites (C.A.R.)
La retraite monégasque est née.

Comment ça marche ?

  1. Chaque mois, une partie du salaire des employés, au lieu de leur être directement attribué, est versé à la CAR. Il s’agit d’une part de salaire socialisé.
  2. Cette part de salaire socialisé est établie en fonction d’un taux de cotisation.
  3. Afin de consacrer le rôle des deux parties (patronat et syndicat), dans la création de la CAR,
    1. La moitié est prélevée sur le salaire brut des employés sous le nom de cotisation salariale (c’est ce que vous voyez sur votre bulletin de salaire)
    2. L’autre moitié est directement versée par l’employeur à la CAR sous le nom de cotisation patronale.

Cette distinction de forme donne l’impression que les salariés d’un côté, et les patrons de l’autre, cofinancent le régime de retraite.

En réalité, il n’en est rien. Et la CAR n’est alimentée exclusivement que par du salaire ; par une partie de notre salaire socialisé.

Une partie de ce salaire, qui, rappelons le, est constitué des richesses créées par les travailleurs eux mêmes dans l’exercice de la production.

  1. Dès l’origine, chaque mois, les cotisations versées à la CAR permettent de payer les pensions des retraités, et, en plus, de mettre de l’argent de côté pour se prémunir d’éventuels risques à venir.

 

  1. Cet argent, mis de côté, constitue un Fonds de réserve (placé en biens mobiliers et immobiliers)
  1. Chaque année depuis 1947, nos cotisations ont été plus importantes que les pensions versées, et ont donc permis d’augmenter la valeur du fonds de réserve, lequel, à son tour, produit lui aussi des ressources sous forme de loyers et produits financiers pour la CAR.

Chaque année ? Pas tout à fait.

  1. Il arrive que l’activité principale de la CAR (le rapport cotisation/prestation) soit en léger déséquilibre. Ce fût le cas en 96, 97, 98 puis en 2009, 2010, 2011.

 

  1. Mais au cours de ces exercices, les produits du Fonds de Réserve (qui sont là pour çà), ont permis non seulement de régler ce déséquilibre, mais en plus, de continuer d’abonder au Fonds de Réserve lui même, puisque le résultat général a toujours été excédentaire (6 millions pour 2010 et 9 millions pour 2011 (4 + 5 provisionnés)

Aujourd’hui, le Fonds de réserve représente 1,5  milliards et couvre plus de 6 ans de prestations sans encaisser aucune cotisation.

  1. Signalons entre parenthèses, que les déséquilibres de l’activité principale sont liés à la pression que le patronat monégasque exerce sur les salaires.

 

  1. La progression de ceux ci subit un ralentissement dû à l’austérité sociale, malgré un nombre d’heures travaillées, chaque année plus importante à Monaco.

 

VOYONS MAINTENANT LE CALCUL DES PENSIONS DE RETRAITE
A Monaco, ce calcul ne prend pas en compte, ni les trimestres, ni la durée de cotisation. C’est un système par points.
Au montant du salaire brut que vous percevez, correspond un certain nombre de points, qui vous sont attribués.
Ce nombre de points se détermine en divisant votre salaire brut par le salaire de base de la CAR.

Estimation des conséquences de la réforme de notre système de retraite (C.A.R.)
 http://www.usm.mc/index/retraite

En fin de carrière, il vous suffit de multiplier le nombre de points que vous avez acquis par la valeur du point au moment de la liquidation de votre retraite pour connaître le montant de votre pension de retraite de base annuelle.
Les deux éléments de ce calcul : salaire de base CAR qui détermine la valeur à laquelle vous « achetez » le point et la valeur du point de retraite acquis, ont toujours évolué de manière ASSOCIÉE (ils augmentent du même pourcentage), ce qui permet, par exemple, lorsque votre salaire annuel a augmenté de 2 % (inflation) et que le salaire de base CAR a augmenté lui aussi de 2 %, d’acquérir un nombre de points identique.
La valeur du point acquis étant lui aussi revalorisé de 2 %, la progression de la pension de retraite est associée à la progression de votre salaire.

CE QUE NOUS AVONS PERDU:

  1. Adjoindre aux taux de cotisations énoncés ci avant un taux additionnel variable de cotisation :
    1. Entre 0,8 et 1,3 % pour la cotisation employeur
    2. Entre 0,4 et 0,7 % pour la cotisation salarié

En fonction des résultats enregistrés chaque année.

  1. Faire évoluer le salaire de base CAR (le diviseur) de l’inflation + 1,1 point maximum.

Par conséquent, le nombre de points acquis pour un même salaire sera inférieur à ce qu’il est aujourd’hui, et donc, la retraite diminuée d’autant.
 

CONSEQUENCES

Pour les retraités :
La valeur de leur pension sera revalorisée seulement de l’inflation (volonté du Gouvernement) sauf si le rapport de force imposera une progression plus forte, et subira même, compte tenu du calcul de l’inflation INSEE hors tabac, France entière, une perte du pouvoir d’achat localement.
Pour les actifs :

  • Perte de pouvoir d’achat du salaire à cause de la nouvelle cotisation
  • Baisse des pensions de retraite par rapport à la situation actuelle avec une plus faible acquisition du nombre de points lorsqu’ils liquideront leur retraite
  • Couplée à un affaiblissement de la revalorisation de ces points, cantonnée au maximum à l’inflation.

MOBILISATION

Pression sur le Conseil National pour qu’il ne vote pas cette loi
Enoncer propositions USM :
– Utilisation des intérêts du Fonds de Réserve
– Utilisation d’une partie du Fonds de Réserve
– Cotisation additionnelle PATRONALE, SI NECESSAIRE